C’est en 1856, avec l’implantation de deux entreprises belges liées à l’extraction de sel que naît Salin-de-Giraud. Le village grandit au fur et à mesure des vagues d’ouvriers venus y travailler, d’abord des régions pauvres alentours, puis d’Italie, d’Espagne, de Russie, de Grèce ou encore d’Arménie. Avec l’endiguement du Rhône, 400 millions de m3 d’eau sont artificiellement introduit en Camargue et 30 000 hectares y sont voués à la production de sel.
Mes photographies témoignent de l’hybridité et de la coexistence complexe entre le sauvage et l’ingérence technique de l’homme. A la jonction entre le Rhône, les salins et la mer Méditerranée, j’ai documenté les différentes « eaux » qui se forment de ce mélange, leurs caractéristiques de textures et de couleurs.
Plus largement, cette série s’inscrit dans une réflexion poétique sur la représentation de nos paysages post-naturels par l’image. Nous faisons face aujourd’hui à des écosystèmes inédits et en mutation rapide. Quels nouveaux concepts et regards peuvent se penser face à ces nouvelles réalités ?